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Peut-on séparer amour et plaisir ? Jean Ousset

Jean Ousset, fondateur de La Cité Catholique

« Jouir sans entrave ! ». On connaît le slogan qui prétend libérer la sexualité de la responsabilité du bel amour. Volonté de séparer le plaisir de la responsabilité pour en faire un but en soi…

Jean-Paul II débute son ouvrage, Amour et Responsabilité publié en 1959 par un premier chapitre consacré à la signification du mot « jouir », preuve que le plaisir est un bien à ne pas séparer de ce que Dieu a uni…

(Source Jean Ousset :  Amour, plaisir, pudeur, in Permanences n° 184, novembre 1981, p. 36 et 37.)

Première lettre de Saint Paul Apôtre à Timothée ; IV ; 1-4 : « Or tout ce que Dieu a créé est bon »

01 L’Esprit dit clairement qu’aux derniers temps certains abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits trompeurs, à des doctrines démoniaques ;

02 ils seront égarés par le double jeu des menteurs dont la conscience est marquée au fer rouge ;

03 ces derniers empêchent les gens de se marier, ils disent de s’abstenir d’aliments, créés pourtant par Dieu pour être consommés dans l’action de grâce par ceux qui sont croyants et connaissent pleinement la vérité.

04 Or tout ce que Dieu a créé est bon, et rien n’est à rejeter si on le prend dans l’action de grâce,

Deuxième lettre de Saint Paul Apôtre aux Corinthiens ; IX ; 7-8 : « car Dieu aime celui qui donne joyeusement»

07 Que chacun donne comme il a décidé dans son cœur, sans regret et sans contrainte, car Dieu aime celui qui donne joyeusement.

08 Et Dieu est assez puissant pour vous donner toute grâce en abondance, afin que vous ayez, en toute chose et toujours, tout ce qu’il vous faut, et même que vous ayez en abondance de quoi faire toute sorte de bien.

« Car tout est bon, nous dit saint Paul, de ce que Dieu a créé »[2]… « Dieu aime ce qui donne la joie »[3]. Citations qu’il est possible de recouper[4] avec cette sentence de Nietzsche[5] : « La mère de la débauche n’est pas la joie, mais l’absence de joie ». Ce qui mène droit à la distinction entre la joie et le bonheur d’une part, et le seul plaisir d’autre part. « Tout homme désire le bonheur », nous dit saint Augustin. Et saint Thomas : « Le bonheur est le bien parfait (…) Le bonheur est la fin suprême de l’homme ». Et Pascal : « L’homme veut être heureux, ne veut être qu’heureux et ne peut ne vouloir pas l’être. (…) Jusqu’à celui qui va se pendre ». Et le père Marie Dominique Philippe : « Le désir du bonheur est à la racine de la morale. Une véritable morale est un désir du bonheur ». Et Paul VI : « Le bonheur est notre Evangile ». Et Paul Eluard : « Il ne faut pas de tout pour faire un monde. il y faut du bonheur. Et rien d’autre ». Quant à Simone de Beauvoir : (…) « Dès que j’eus trouvé (le bonheur) il devint mon unique affaire »… Etc[6]. Non que bonheur et joie soient à exalter par opposition au plaisir ; lequel est lui aussi une création de Dieu. Mais alors que le bonheur et la joie peuvent être considérés comme une fin, le plaisir n’est, ne doit être, ne peut être qu’un moyen, qu’un adjuvant au service d’une fin qui le transcende, qui le justifie, et qui même à tel degré peut le sanctifier. (…) c’est séparer ce que Dieu a uni que de présenter comme une corruption des manifestations de l’amour ces réalités charnelles dont le plaisir, selon toute évidence, appartient au cycle de cet amour humain tel que Dieu l’a voulu.

Catéchisme de l’Eglise Catholique

2361  » La sexualité, par laquelle l’homme et la femme se donnent l’un à l’autre par les actes propres et exclusifs des époux, n’est pas quelque chose de purement biologique, mais concerne la personne humaine dans ce qu’elle a de plus intime. Elle ne se réalise de façon véritablement humaine que si elle est partie intégrante de l’amour dans lequel l’homme et la femme s’engagent entièrement l’un vis-à-vis de l’autre jusqu’à la mort  » (FC 11) :

Tobie se leva du lit, et dit à Sara :  » Debout, ma sœur ! Il faut prier tous deux, et recourir à notre Seigneur, pour obtenir sa grâce et sa protection « . Elle se leva et ils se mirent à prier pour obtenir d’être protégés, et il commença ainsi :  » Tu es béni, Dieu de nos pères … C’est toi qui a créé Adam, c’est toi qui a créé Eve sa femme, pour être son secours et son appui, et la race humaine est née de ces deux-là. C’est toi qui a dit : ‘Il ne faut pas que l’homme reste seul, faisons-lui une aide semblable à lui’. Et maintenant, ce n’est pas le plaisir que je cherche en prenant ma sœur, mais je le fais d’un cœur sincère. Daigne avoir pitié d’elle et de moi et nous mener ensemble à la vieillesse !  » Et ils dirent de concert : « Amen, amen « . Et ils se couchèrent pour la nuit (Tb 8, 4-9).

2362  » Les actes qui réalisent l’union intime et chaste des époux sont des actes honnêtes et dignes. Vécue d’une manière vraiment humaine, ils signifient et favorisent le don réciproque par lequel les époux s’enrichissent tous les deux dans la joie et la reconnaissance  » (GS 49, § 2). La sexualité est source de joie et de plaisir :

Le Créateur lui-même (…) a établi que dans cette fonction [de génération] les époux éprouvent un plaisir et une satisfaction du corps et de l’esprit. Donc, les époux ne font rien de mal en recherchant ce plaisir et en en jouissant. Ils acceptent ce que le Créateur leur a destiné. Néanmoins, les époux doivent savoir se maintenir dans les limites d’une juste modération (Pie XII, discours 29 octobre 1951).

2363 Par l’union des époux se réalise la double fin du mariage : le bien des époux eux-mêmes et la transmission de la vie. On ne peut séparer ces deux significations ou valeurs du mariage sans altérer la vie spirituelle du couple ni compromettre les biens du mariage et l’avenir de la famille.

 

[1] Amour, plaisir, pudeur, in Permanences n° 184, novembre 1981, p. 36 et 37.

[2] Saint Paul, I Thimothée, IV, 1 à 4 : « … doctrines diaboliques, enseignées par d’hypocrites imposteurs qui (…) proscrivent le mariage et l’usage d’aliments que Dieu a créés afin que les fidèles (…) en usent avec actions de grâce. Car tout ce que Dieu a créé est bon… ».

[3] Saint Paul, II Corinthiens, IX, 8.

[4] Cf. Permanences n° 174, novembre 1980,p. 36. « Les huit points », méthodes des recoupements.

[5] Nietzsche, Opinions et sentences mêlées, p. 51, Denoël Gonthier.

[6] Cf. Permanences, n° 169, avril-mai 1980, p. 20 : Le bonheur et l’amour Et rien d’autre ».